Félix Côte, Révélation Art numérique - Art vidéo 2025
La Révélation Art numérique - Art vidéo 2025, en partenariat avec Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, a été attribuée à Félix Côte pour son installation Le roi se meurt.
Pour la 11e année consécutive, l’ADAGP s’associe avec Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains pour récompenser, à travers une Révélation, un(e) artiste émergent(e) de la scène française dans la catégorie Art numérique – Art vidéo.
L’exposition Panorama 27, rendez-vous annuel de la création au Fresnoy – Studio national des arts contemporains, présente jusqu’au 4 janvier 2026 l’ensemble des productions des artistes étudiant(e)s ainsi que celles des artistes professeur(e)s invité(e)s.
Dans le cadre de cette exposition, les travaux des étudiant(e)s de deuxième année ayant réalisé des œuvres numériques et des vidéos ont été soumis aux délibérations d’un jury composé de professionnel(le)s et d’artistes.
Le jury, coprésidé par Dorothée de Monfreid et Antoine Schneck, et composé de Lucien Bitaux (Révélation Art numérique – Art vidéo 2022), Jean-Paul Fourmentraux (théoricien et critique d’art), Lili Reynaud Dewar (artiste) et Jisoo Yoo (Révélation Art numérique – Art vidéo 2023), a choisi de récompenser :
Félix Côte pour Le roi se meurt, 2025
Félix Côte, Le roi se meurt, installation, 2025.
© Félix Côte, Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains, 2025
« Le déplacement répété de cette chaise a produit, au fur et à mesure des années, un crissement régulier qui s’est imprimé dans mon cerveau, une trace sonore logée quelque part dans ma tête. S’il fallait se souvenir d’un seul son pour évoquer la maison, ce serait sûrement celui-ci. » précise l’artiste sur le cartel de l’oeuvre présent dans l’exposition Panorama 27 et suivi de « Le roi se meurt est une installation cinétique dans laquelle est convoqué le souvenir de la maison d’enfance de l’artiste. Hommage à la pièce d’Eugène Ionesco, Le Roi se meurt, dans laquelle un monarque apprend un matin sa mort imminente, l’installation anticipe la disparition d'un témoin discret du foyer : la chaise du salon. Celle-ci réinterprète une dernière fois ses gestes quotidiens et se confronte à sa fin prochaine. Dans une reconstitution partielle du salon, Félix Côte transforme cet objet populaire en une sculpture suspendue et animée par un système de câbles et moteurs. Il nous propose une interprétation poétique d'un souvenir devenu machine et mis en tension par la technologie. La séquence, qui se répète en boucle, permet à la chaise de se faire entendre une dernière fois. ».
Le jury a été a été particulièrement touché « par une oeuvre singulière, habitée par une poésie intime et affranchie de tout courant. ». Il a salué « l’honnêteté et la pertinence d’une démarche portée par une grande intelligence et maîtrise technique. À travers sa dimension biographique, l’oeuvre adresse de manière sensible et précise les questions de classe, d’autorité et de pouvoir. La richesse des niveaux de lecture, du conte à la prouesse technique, en passant par l’installation conceptuelle, a également suscité son admiration. ».
Né en 1993 en France, Félix Côte s'emploie à détourner le numérique et les nouvelles technologies pour en proposer des usages critiques. Issu d’un parcours hybride entre art et science, il crée des installations qui confrontent le public à ses propres pratiques d’Internet et des plateformes en ligne. Son travail interroge le devenir de l’archive à l’heure d’une utilisation généralisée de supports et d’outils marqués par leur fragilité. En les détournant, il cherche à produire des formes qui entrent en résistance contre les schémas actuels d’obsolescence.
Il reçoit 5 000 € et bénéficiera d’une présentation dédiée sur les cimaises de l’ADAGP, accompagnée soit d’un texte critique, soit de prises de vue de son travail.
Les Révélations Art numérique – Art vidéo précédentes :
- 2024 : Rony Efrat pour Failing Forward
- 2023 : Jisoo Yoo pour Le plus ordinaire, le plus illusoire
- 2022 : Lucien Bitaux pour Nadir – Picture Elements Explorer
- 2021 : Anhar Salem pour Love & Revenge
- 2020 : Yosra Mojtahedi pour L’Erosarbenus
- 2019 : Pierre Pauze pour Please Love Party
- 2018 : Ismaël Joffroy Chandoutis pour Swatted
- 2017 : Léonard Martin pour Échappée guère
- 2016 : Régina Demina pour Alma
- 2015 : Randa Maroufi pour The Park