Les chiffres clés de l'économie culturelle en 2018 (France Créative - EY)
France créative et EY publient leur 3ème panorama sur l’économie des secteurs culturels et créatifs. En 2018, les arts visuels représentent un quart des revenus totaux 2018 des industries culturelles et créatives (ICC).
Comme pour les précédentes éditions, France Créative et EY ont étudié les données économiques et financières des arts visuels, la musique, le spectacle vivant, le cinéma, la télévision, la radio, le jeu vidéo, le livre, la presse, la publicité et la communication
L’ensemble du secteur pèse 91,4Mds€ de revenus totaux et sa valeur ajoutée (47,5 Mds€ en 2017) équivaut à 2,3% du PIB, soit un poids comparable à celui de l’industrie agro-alimentaire et 1,9 fois plus important que celui de l’industrie automobile. Les arts visuels se tiennent en tête de ce classement.
Emplois et compétences : des actifs qui restent fragiles, mais plus féminins, plus jeunes, plus divers, et répartis sur l’ensemble du territoire
Si 1,3 million de personnes ont exercé en 2018 une activité, directe ou indirecte, principale ou ponctuelle, dans un secteur culturel ou créatif, la moitié seulement (635 700 personnes selon le Ministère de la Culture) en retiraient leur revenu principal.
L’économie de la culture est une économie d’individus, innovants, fragiles et atomisés, avec les créateurs en leur centre, soutenus par une régulation positive en matière de droits d’auteurs.
Mais elle possède en termes d’emplois des caractéristiques proches de deux secteurs essentiels à l’économie française, le BTP et l’hôtellerie-restauration : les emplois y sont non-délocalisables, répartis sur tout le territoire et ouverts à des jeunes non qualifiés.
Les professions artistiques et du spectacle rassemblent une part de professionnels de moins de 30 ans plus élevée que la moyenne de la population active (22,6% contre 18,8% en 2018)
L’économie culturelle est devenue plus féminine et plus représentative de la diversité française : 43% des actifs des ICC en 2015 sont des femmes (contre 30% en 1991).
Le territoire français est maillé par des infrastructures culturelles essentielles à la vie des territoires, urbains ou ruraux : en 2016, 1 450 communes bénéficiaient d’une salle de spectacle ou un festival et 850 accueillaient un musée. Le spectacle vivant, les musées ou le patrimoine, par exemple, irriguent une très grande variété d’activités économiques locales, par exemple dans le champ du tourisme.
Les Arts visuels : un levier d’attractivité et de rayonnement international pour la France
Entre 2013 et 2016, les exportations de biens culturels ont augmenté de 16%, soit deux fois plus vite que la moyenne des exportations tous secteurs confondus. Cette tendance est portée en particulier par la publicité, les jeux vidéo ou les arts visuels, qui concentrent environ les deux tiers des exportations et ont fait naitre des champions internationaux.
Autre illustration, la CISAC soulignait récemment que quatre sociétés d’auteurs nées en France, la SACEM, la SCAM, la SACD et l’ADAGP, sont les leaders mondiaux de la gestion des droits.
En plus des artistes et des productions qui tournent dans le monde entier, les ICC internationales se sont renforcées par l’implantation de grands musées dans des régions à forte croissance (Louvre à Abu Dhabi, par exemple).
Par ailleurs, le tourisme culturel joue un rôle clé dans le rayonnement de la France, première destination touristique mondiale. En 2018, 52 millions de touristes ont vécu une activité culturelle lors de leur séjour (+71% vs 2013), comme la visite d’un musée ou un concert lors de leur séjour. Enfin, des événements se tenant dans l’Hexagone ont une portée internationale et aident l’export des ICC françaises, par exemple dans le champ des arts visuels avec la FIAC ou Paris Photo.
Malgré une forte baisse du poids relatif de l’Europe en raison de l’essor des marchés émergents (+150% de ventes en valeurs sur le marché chinois entre 2007 et 2017), la France conforte sa place de quatrième marché de l’art à l’échelle mondiale. Place forte des transactions fine art, l’Hexagone représente 7% de la valeur des ventes d’œuvres d’art en 2017, contre 42% pour les États-Unis, 21% pour la Chine et 20% pour le Royaume-Uni.
En quelques faits et chiffres
- Revenus totaux 2018 : 91,4 Mds€1 / Valeur ajoutée 2017 : 47, 5 Mds€2
- Féminisation : 43% des actifs sont des femmes en 2015 (30% en 1991)
- Territoires : en 2016, 1 450 communes bénéficiaient d’une salle de spectacle ou un festival et 850 accueillaient un musée
- Emploi : 1,3 million de personnes ont exercé en 2018 une activité principale ou ponctuelle dans les ICC et 635 700 personnes en retiraient leurs revenus principaux