Étude EY : Reconstruire l'Europe par la culture
La nouvelle étude EY sur les industries culturelles et créatives en Europe démontre l’impact considérable de la crise, mais aussi le rôle clé que ce secteur peut jouer dans la relance de l'économie.
Commandée par le GESAC, Groupement Européen des Sociétés d'Auteurs et Compositeurs, et conduite par le cabinet EY, cette étude rappelle la contribution économique majeure des industries culturelles et créatives (ICC).
Avant la crise COVID-19 :
- Deux fois plus d’emplois que les secteurs des télécommunications et de l'automobile réunis,
- Une croissance plus rapide que la moyenne européenne entre 2013 et 2019,
- Un chiffre d’affaires qui pèse 4,4% du PIB de l'Union Européenne.
Cependant, les ICC ont été l’un des secteurs les plus violemment frappés par la crise, nettement plus que le secteur du tourisme
Par exemple :
- Une chute d’activité supérieure à 30% en moyenne et jusqu’à 90% dans certains secteurs ou pays,
- Un risque considérable sur l’emploi (7,6 millions de personnes en 2019) et les vocations,
- Une fragilisation des PME/TPE et d’auteurs majoritairement indépendants face aux enjeux financiers de la création et la puissance des acteurs du numérique.
Bien plus qu'un « secteur de plus à sauver », les industries créatives et culturelles peuvent être une arme de sortie de crise,
à l’heure où les Européens ont plus que jamais besoin de relance économique, de cohésion sociale et d’un nouvel imaginaire collectif, si l’Europe et les Etats Membres accompagnent sa relance par :
- Le financement des projets de croissance, sur fonds privés ou publics, à la hauteur du poids du secteur et de son potentiel de rayonnement territorial, social et international,
- La protection du droit des auteurs et de la propriété intellectuelle, mais aussi d’un modèle européen d’entrepreneuriat culturel, dans le cadre des directives européennes adoptées ou en discussion,
- L’utilisation de la force collective et individuelle des acteurs et créateurs culturels et créatifs, pour accélérer les transitions numériques, sociales et environnementales,
L'étude, intitulée « Rebuilding Europe : The cultural and creative economy before and after COVID-19 » présente de manière détaillée les chiffres-clés de ces industries en Europe avant la pandémie, ainsi que l’impact dramatique de la fermeture de milliers de lieux et événements culturels.
Le rapport présente également une série de recommandations visant à renforcer l’économie culturelle, afin qu'elle puisse être l'un des moteurs de la relance de l'économie européenne et un levier de transformation sociale, sociétale et environnementale.
Les ICC regroupent les activités portées par des auteurs, artistes et créateurs, mais aussi par des entreprises, associations et organisations publiques dans 10 secteurs : les arts visuels, l’architecture, la musique, le spectacle vivant, le cinéma, la télévision, la radio, la presse, l’édition, le jeu vidéo, la publicité et la communication.
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FOCUS SUR LES ARTS VISUELS (EVA)
LE SECTEUR DE L'ART VISUEL DE L'UE SOUFFRE -38% DE PERTE EN RAISON DE COVID-19
Selon cette étude EY, si le secteur des arts visuels présente le plus gros chiffre d'affaires parmi les industries culturelles et créatives (ICC) en Europe, il devrait subir une perte de 38 % en 2020 par rapport à 2019 (-53 milliards d'euros).
Alors que les mesures de lutte contre la pandémie ont été adoptées dans toute l'Europe, les principaux lieux de diffusion des arts visuels (musées, foires d’art, galeries d’art, maisons de ventes aux enchères, etc.) ont été les premiers à être fermés et les derniers à rouvrir.
Pour les artistes plasticiens, cela a eu pour conséquence immédiate de réduire considérablement - sinon d’arrêter complètement - leur activité, provoquant des pertes importantes en termes de profits économiques, de visibilité et d'opportunités pour l'ensemble de l’année 2020.
Parmi les ICC de l'Union européenne, les arts visuels ont subi la plus grosse perte en valeur absolue: - 53 milliards d'euros par rapport à 2019.
En 2020, la transition de la « consommation » des arts visuels en ligne s'est accélérée. Cependant, comme c'est le cas pour les autres secteurs de l'art, les revenus en ligne ne suffisent pas à compenser la perte des revenus « hors ligne », compte tenu notamment du risque plus élevé de piratage et d’utilisations non autorisées.
Cela est d'autant plus inquiétant que, selon l'étude, 1 musée sur 8 dans l'UE pourrait ne jamais rouvrir. En France, une galerie d'art sur trois risque de ne pas rouvrir ses portes (Etude d’impact de la crise sanitaire Covid-19 sur l’économie des galeries d’art, Comité Professionnel des Galeries d’Art, avril 2020).
Malgré la croissance de l’emploi dans ces secteurs ces dernières années, avec plus de 1 890 000 emplois en 2019, de nombreux artistes plasticiens doivent désormais renoncer à leur activité.
L'EVA appelle à des soutiens financiers rapides pour le secteur, tant au niveau de l'UE qu’à l’échelle nationale pour préserver ces emplois et mettre en garde contre un impact catastrophique sur la diversité et l’offre culturelle en Europe.
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