Colloque ADAGP sur la traçabilité de l'oeuvre d'art. Retour sur l'événement

29 Sep 2017

L’ADAGP organisait le jeudi 28 septembre à l’Institut national des arts (INHA) un colloque intitulé « La Traçabilité de l’œuvre d’art ou la force de son histoire ».

Alors que nous évoluons dans un monde où l’appétence pour les œuvres dans toute leur diversité n’a jamais été aussi forte et où les technologies numériques ont permis une profusion des diffusions de ces créations, pourquoi la traçabilité des œuvres d’art, tant dans leur matérialité qu’à l’heure du numérique, est-elle un enjeu essentiel ? Qui en sont les acteurs ? Quels en sont les moyens ? Les menaces ?

Voir le diaporama du colloque

 

La traçabilité de l’œuvre d’art, définition

Traçabilité : possibilité de suivre un bien aux différents stades de sa production, de sa transformation et de sa commercialisation, notamment dans les filières alimentaires. (Larousse) 

La traçabilité n’est pas un terme reconnu par l’Académie française ; il est simplement toléré. Les dictionnaires courants le définissent par la possibilité de suivre un produit aux différents stades de sa production, de sa transformation et de sa commercialisation, notamment dans les affaires alimentaires. Transposée au marché de l’art, la traçabilité renvoie à l’histoire d’une œuvre, de sa naissance aux ventes successives ou autres procédés d’acquisition de la propriété. On peut utiliser aussi le terme de parcours d’une œuvre.

Etudier la traçabilité d’une œuvre d’art, c’est donc comprendre son parcours, de sa création à sa distribution ou circulation, au sein du marché de l’art et des institutions muséales.

Mais parce que l’œuvre d’art n’est pas un simple bien, parce qu’elle n’est pas un objet comme un autre, le parcours de l’œuvre d’art est pluriel. D’un côté, l’œuvre d’art est une expression filiale, presque charnelle, de l’artiste. De l’autre, elle questionne le beau et l’imaginaire, elle pénètre l’être qui la regarde et interroge sa sensibilité. La relation est double : avec l’auteur de la création et avec le public. Au-delà de cette relation, le marché prend sa place et met en avant ce lien filial par le biais de l’authenticité recherchée ainsi que du caractère unique (ou presque) de l’œuvre. C’est ce double regard qui guide l’étude de la traçabilité d’une œuvre, impliquant, d’une part, le droit d’auteur, d’autre part, le marché de l’art et les institutions muséales.

 

Un dialogue d’experts pour en parler

Autour du comité scientifique constitué d’Alexandra Bensamoun, professeur de droit à l’Université Rennes 1 et de Françoise Labarthe, professeur de droit à l’Université Paris-Sud, le colloque a fait dialoguer artistes, scientifiques, galeristes, juristes, politiques, philosophes et experts des institutions muséales sur la place de la culture dans notre société, celle de l’auteur et du lien indéfectible entre l’artiste et son œuvre :

- Diane Arques, artiste

- Tristan Azzi, professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne, Université Paris I Panthéon-Sorbonne

- Babs, artiste

- Harry Bellet, journaliste, Le Monde

- Alexandra Bensamoun, professeur de droit, Université Rennes 1

- Éric de Chassey, directeur général de l’INHA 

- Hervé Di Rosa, artiste plasticien

- Marie-Anne Ferry-Fall, directrice générale de l’ADAGP

- Christophe Genin, professeur en philosophie de l’art et de la culture à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’Institut ACTE (UMR 8218), directeur de l’équipe « Etudes de la culture », directeur de l’Ecole doctorale Arts plastiques, Esthétique et Sciences de l’Art.

- Christian Jaccard, président de l’ADAGP 

- Véronique Jaeger, Galerie Jeanne Bucher Jaeger 

- Françoise Labarthe, professeur de droit, Université Paris-Sud

- Serge Lasvignes, président du Centre Georges-Pompidou

- Constance Le Grip, députée des Hauts de Seine, vice-présidente de la commission des Affaires culturelles et de l’Education. Députée européenne de 2010 à 2017.

- Michel Menu, directeur du département recherche au C2RMF (Centre de restauration et de recherche des musées de France).

- Meret Meyer, vice-présidente du Comité Marc Chagall

- Vincent Noce, journaliste

- Françoise Nyssen, ministre de la culture (vidéo)

- Sylvain Piat, directeur Normes et règles professionnelles, CISAC (Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs). 

- Isabelle Szczepanski, journaliste, ElectronLibre

- Stéphane Théfo, commandant de Police, responsable sûreté de l’Université Lyon1, membre de l’ICMS (International Committee for Museum Security)

 

Le colloque du 28 septembre 2017

Présentée à l’Institut national d’histoire de l’art à Paris (INHA), la conférence était organisée en deux tables-rondes :

- La traçabilité, garante de la protection de l’œuvre d’art notamment à l’heure du numérique ;

- La traçabilité, garante de la valeur de l’œuvre d’art dans sa matérialité, sur le marché de l’art et auprès des institutions muséales.

 

Elle a été ponctuée de deux performances d’artistes, qui ont laissé libre cours à leur interprétation de la traçabilité :

- l’artiste Babs, qui depuis ses 11 ans s’exprime par le graffiti, a proposé une performance en énergie et en couleurs, revisitant le thème du code barre ;

- l’artiste Diane Arques a retracé, en images et en mots, les 1001 vies d’une œuvre d’art dans une évocation à la fois poétique et délicate.

 

 

Le colloque a été intégralement filmé et sera très prochainement diffusé sur notre site et sur notre chaîne youtube.

Retrouvez le live-tweet de l’événement

Retrouvez le programme ici.