Assemblée générale de la CISAC : le grand rendez-vous mondial des créateurs et des sociétés d’auteurs
Ils étaient plus de 200 à avoir répondu à l’appel de la CISAC, la Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs, 1er réseau mondial de sociétés d’auteurs et porte-parole de plus de 4 millions de créateurs dans le monde.
Créateurs et dirigeants des sociétés d’auteurs se sont mobilisés, cette semaine, à Lisbonne, pour rappeler aux décideurs politiques de tous les pays l’urgence de légiférer afin de garantir une rémunération équitable aux auteurs de musique, scénaristes, réalisateurs et artistes visuels.
Parmi ses grandes priorités, la CISAC mène une campagne mondiale pour que le législateur règle le problème du « transfert de la valeur » sur internet. Alors que les plateformes de l’internet (Youtube, Facebook, Twitter, Instagram…) bénéficient de revenus considérables grâce aux contenus mis en ligne par les internautes, elles jouissent d’un régime d’irresponsabilité juridique inouï. Leur seule obligation dans ce domaine est de retirer, sur notification, les œuvres diffusées sans autorisation. Même les prestataires de l’internet qui ne relèvent pas de ce régime d’exception, comme les moteurs de recherche d’images, invoquent cette prétendue irresponsabilité. C’est ainsi que Google Images, Bing ou Qwant peuvent être envisagés comme de gigantesques banques d’images de plusieurs centaines de milliards d’œuvres sans qu’un centime ne soit reversé à leurs créateurs. Il faut que cette valeur créée grâce aux œuvres soit enfin partagée avec leurs auteurs.
Jean-Michel Jarre, président de la CISAC a rappelé que le transfert de la valeur concernait tous les créateurs, quelles que soient leurs disciplines artistiques : « Doit-on continuer à être considérés comme de gentils saltimbanques vivant de l'air du temps ? Pourquoi les auteurs doivent-il quémander leur rémunération ? Nous sommes un secteur économique comme les autres".
Hervé di Rosa, président du CIAGP, a quant à lui insisté sur le caractère essentiel de ces revenus pour les artistes : "Ce que nous réclamons, ce sont des droits, ceux qui nous permettent de librement vivre de notre art".
A l’occasion de cette Assemblée générale, l’artiste plasticien Miquel Barcelo a été élu vice-président de la CISAC, aux côtés de la créatrice et chanteuse béninoise Angélique Kidjo, du réalisateur chinois Jia Zheng-Ke et du réalisateur argentin Marcelo Pineyro. Son élection fait suite au décès, en décembre 2016, de son prédécesseur, le grand artiste sénégalais Ousmane Sow.
La CISAC mène également un combat pour l’adoption universelle du droit de suite. Le droit de suite permet aux artistes visuels de prévoir une part du prix de revente de leurs œuvres par les salles de vente et les galeries. La dynamique en faveur de l’adoption de ce droit par un maximum de pays prend de l’ampleur après l’organisation, à l’OMPI, en avril 2017, de la toute première conférence d’une journée entièrement consacrée à cette question, marquée par le soutien massif d’artistes du monde entier.
Jean-Michel Jarre a enfin rappelé l’importance que les créateurs et les sociétés d’auteurs fassent entendre leurs voix : « Soyons vigilants : il ne faut pas simplement faire du bruit pendant un jour et puis repartir vers notre travail de création. Il faut que notre lobby soit aussi intense que celui de nos adversaires à Bruxelles. Que faisons-nous là ? Nous combattons pour le respect, un traitement équitable et une rémunération équitable de tous les auteurs ».
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