Perceptions mondiales 2024 des droits d’auteur : stimulée par le numérique, la croissance se poursuit
La Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs (CISAC) est un réseau mondial de 228 organisations de gestion collective implantées dans 111 pays. Ces sociétés représentent plus de 5 millions de créateurs dans 5 répertoires : les arts visuels, la musique, l’audiovisuel, la littérature et l’art dramatique.
Le rapport sur les collectes mondiales de la CISAC, publié le 4 novembre 2025, montre que les droits d’auteur dans l’ensemble des secteurs de la création ont continué de croître en 2024. Une hausse qui s’explique notamment par la nette augmentation des revenus du numérique qui prennent une part de plus en plus importante dans les revenus globaux.

Une année record pour les collectes mondiales grâce à la nette croissance du numérique
En 2024, les droits générés par les créateurs ont augmenté de 6,6 % au niveau mondial, pour atteindre le montant record de 13,97 milliards d’euros. Ce chiffre s’explique en grande partie par une hausse de 11,2 % des revenus du numérique, premier moteur de la croissance puisqu’ils représentent 37 % des revenus globaux. Les revenus du numérique ont dépassé les 5 milliards d’euros pour la première fois, un montant multiplié par 7 depuis 2015.

La musique continue de dominer les perceptions mondiales
Les revenus collectés dans le monde pour les créateurs de musique ont augmenté de 7,2 % pour atteindre 12,59 milliards d’euros, grâce à l’expansion des services de streaming, à la hausse du prix des abonnements et à la signature de nouveaux contrats avec des plateformes internationales.

Les arts visuels renouent avec la croissance
Les revenus liés à l’utilisation des œuvres des artistes visuels ont augmenté de 0,9 %, contrebalançant en partie le recul de 1,4 % de l’année précédente.
En 2024, ces revenus ont atteint la somme de 219 millions d’euros, soit une hausse de 20,4 % en 10 ans. Cependant, comme c’est souvent le cas pour le répertoire des arts visuels, des arriérés de paiement de plusieurs années peuvent considérablement biaiser les comparaisons annuelles, qui doivent être relativisées.
La France reste en tête du secteur des arts visuels
Plus de 90 % des revenus liés aux arts visuels ont été générés en Europe, avec une croissance de 0,6 %. Les deux tiers des revenus mondiaux viennent des 5 principaux pays contributeurs, que sont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède et les Pays-Bas. La France continue à mener le secteur, avec 49 millions d’euros collectés en 2024, soit +2,9 % par rapport à 2023.

Les revenus du droit de suite déclinent mais restent essentiels
Les sommes générées par le droit de suite ont reculé de 7 %, mais restent la deuxième source de revenus pour les arts visuels, avec 49 millions collectés, soit 22,4 % de l’ensemble des revenus collectés. Ces 10 dernières années, ce chiffre a augmenté de 9,2 %.
Le droit de suite dépend étroitement de la bonne santé du marché de l’art. En 2024, les ventes d’œuvres d’art dans les salles d’enchères ont chuté de plus de 25 %, ramenant le marché à son niveau de 2020. Si plus de 100 pays ont adopté une loi relative au droit de suite, 23 seulement en ont collecté les revenus en 2024. Par ailleurs, les deux principaux marchés de l’art que sont les États-Unis et la Chine ne reconnaissent pas le droit de suite.
En savoir plus sur le droit de suite
Le numérique et la reprographie en hausse, la copie privée en baisse
Les montants liés à l’exploitation numérique des œuvres des artistes visuels ont atteint 14,9 millions d’euros, soit une hausse de 30,8 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre s’explique principalement par la hausse de 58,2 % enregistrée en France, qui génère plus de la moitié des revenus, notamment grâce au contrat signé entre l’ADAGP et Meta.
La reprographie reste centrale pour les arts visuels, avec 62 millions d’euros collectés en 2024, en légère augmentation de 5 % par rapport à 2023.
Enfin, la copie privée subit un léger recul. En 2024, la copie privée a connu un déclin de 9,2 % par rapport à 2023, pour un total de 19 millions d’euros collectés. Malgré cette baisse, elle reste la quatrième source de revenus pour les arts visuels.

Des projections menaçantes en matière d’intelligence artificielle (IA)
En décembre 2024, la CISAC a publié sa première Étude mondiale sur l’impact économique de l’IA générative sur les industries musicale et audiovisuelle. En l’absence de réglementation de l’IA générative, les pertes prévisibles du montant qui revient aux auteurs sont lourdes : - 24 % pour le secteur musical et - 21 % pour le secteur audiovisuel, d'ici à 2028.
La baisse n'a pas été quantifiée pour le secteur des arts visuels, l'étude portant exclusivement sur les industries musicale et audiovisuelle.
Consulter le Rapport sur les collectes mondiales 2025 de la CISAC